Brutalisé dans cette cité sensible de Grigny (Essonne) par des jeunes qui l’accusaient d’être « une balance », l’homme a décidé de briser la loi du silence et de porter plainte. Une démarche rarissime dans ce grand ensemble classé « sensible ».
« Ce que je veux, c’est que justice soit faite. » C’est cette attente qui pousse Ibrahim, gardien d’immeuble au Méridien à témoigner de la violente agression dont il a été victime.
Mercredi après-midi, Ibrahim, 35 ans, a été brutalement pris à partie dans la rue par un groupe de jeunes, qui l’ont frappé à coups de barre de fer. Bilan : 27 points de suture, quinze jours d’ITT (incapacité totale de travail) et un sentiment de révolte qui l’a décidé à porter plainte. « Ils étaient une quinzaine, à visage découvert, âgés d’environ 18 à 22 ans, relate-t-il. Dès qu’ils m’ont vu arriver, ils ont commencé à crier : C’est lui ! C’est la balance ! J’ai vraiment eu l’impression qu’ils m’attendaient. Puis ils se sont mis à me frapper à coups de poing et de barre de fer. Ils m’ont tapé à la tête. Ils m’ont tapé aux mains. J’ai été blessé au crâne. J’ai la paume gauche déchirée. » (…)
En l’occurrence, l’agression pourrait être liée, selon lui, « à un appartement squatté par des dealeurs », récupéré par l’Opievoy il y a peu. Une opération dans laquelle le gardien n’est pourtant pas intervenu : « Je ne me mêle pas de ça », affirme-t-il. Dans le quartier, où Ibrahim habite depuis dix ans, la nouvelle a suscité une forte émotion. (…)