Président de la Confédération étudiante, ce Nigéro-Sierra-Léonais se bat contre les mesures du ministère de l’Intérieur.Il a beau ne pas être très grand, Baki Youssoufou a presque l’air de vous regarder de haut. Ce n’est pas du mépris, mais ce jeune homme de 34 ans est sûr de lui et sans complexes.
C’est d’ailleurs en partie ce qui a permis à ce Franco-Nigéro-Sierra-Léonais de se hisser, en mai 2008, à la présidence de la Confédération étudiante, organisation qui revendique 6 000 adhérents et occupe la place de troisième syndicat étudiant en France.
Pour un étudiant noir, c’était une première. Baki Youssoufou estime néanmoins que cela n’a rien d’un exploit et considère même que sa couleur de peau a été un avantage.
(…) Aujourd’hui salarié, il vit à Paris et se bat contre les mesures du ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, qui touchent les étudiants étrangers.
Depuis la circulaire du 31 mai 2011, il est devenu difficile pour les nouveaux diplômés de rester en France. Le renvoi de plusieurs jeunes sortis des plus grandes écoles a fait les gros titres de la presse… Lui préfère mettre l’accent sur une mesure pernicieuse mais moins médiatique : le relèvement du revenu minimum de 430 à 615 euros mensuels (« 400 000 CFA ! ») pour pouvoir étudier en France.
Au Collectif du 31-Mai, structure apolitique créée par des étudiants concernés par la première circulaire, Baki Youssoufou n’a pas bonne presse. « Avec son syndicat, il essaie de profiter du mouvement pour se faire de la pub », lâche un des responsables.
Ce jugement, peu amène, est sans doute réciproque. « À Niamey, j’ai refusé d’être inscrit au lycée français. Je trouvais que les élèves étaient des petits péteux. Et je le pense toujours. » « (…)