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Pour Florence Bergeaud-Blackler, anthropologue, chercheuse associée à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman, sous la question de la viande halal, il y a celle de la traçabilité. Mais à celle-ci s’opposent les industriels et des groupes religieux.

Les rabbins rappellent à raison que les attaques contre la shehita (l’abattage rituel juif) ont été les premières mesures prises par les antisémites dans les périodes sombres de l’histoire européenne.

Les organisations de protection animale, et notamment de celles qui n’ont pas de lien historique avec l’extrême droite, ont été exaspérées par les promesses non tenues du candidat Nicolas Sarkozy en 2006, lequel avait promis qu’il prônerait la généralisation de l’étourdissement préalable à l’abattage.

Les industriels ne veulent pas de traçabilité et pèsent de tout leur poids auprès du Conseil de l’UE pour éviter qu’une telle mesure soit prise, reprenant l’argument avancé par les rabbins européens qui craignent qu’une telle mention ne stigmatise les communautés juives. […]

Le problème du non-respect des réglementations dû à l’absence de traçabilité des carcasses est économique, et son traitement n’est pas culturel mais politique. Derrière le refus de «manger du rituel sans le savoir», il n’y a pas seulement une crispation identitaire ou une extrême droitisation d’une frange de la population. Il y a aussi l’affirmation d’un droit citoyen à exercer un contrôle sur ce qui est acheté et consommé. […]

Le Monde

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