Une journée d’information et de sensibilisation sur les mutilations génitales féminines a été organisée, le samedi 25février 2012 à l’Université de Travail de Charleroi, sur le thème : ‘’La Traversée du Fleuve’’. Organisée par l’ASBL ‘’Femmes Africaine’’, cette journée, outre la participation des ASBL Afronam et le réseau Globe Starter, a connu la présence d’un public divers et varié.
(…) Comme l’indique le titre, ‘La Traversée” du Fleuve’’, c’est toute une vie qui bascule, à écouter Djenabou KONE, suite à l’ablation partielle ou totale de ses organes génitaux externes.
D’après elle, c’est à partir de ses 9 ans que son histoire a commencé lorsqu’elle est partie chez l’une de ses tantes en vacances. Cette dernière, comme dans la plupart des cas, a sauté sur l’occasion pour l’exciser.
”La Traversée du Fleuve’’, d’après la fondatrice de l’ASBL ‘’Femmes Africaine’’, « est une façon d’amadouer les jeunes filles, en leur promettant qu’elles vont découvrir d’autres villages où il y aura des cadeaux, des bonbons… Mais une fois de l’autre côté de la rive, c’est le couteau, non stérilisé, les ciseaux, ou tout autre objet tranchant qui attendent d’innocentes filles. »
Dans le cas précis de Djenabou, une fois chez sa tante, il y avait quatre femmes qui l’attendaient. Celles-ci ont pris ses membres inférieurs et supérieurs pour la mutiler. Presque larmes aux yeux, Djenabou KONE a souligné qu’en Afrique, dans certaines sociétés, si une femme n’est pas excisée, elle n’aura pas d’époux, et elle sera rejetée par la communauté.
Après avoir subi cette douloureuse épreuve, enchaîne l’oratrice, « Pour rendre ma tante malheureuse, chaque fois que je la voyait, je pleurais… »
Djenabou a en suite expliqué qu’il est scrupuleusement interdit à une jeune fille excisée d’en parler. « Même à l’école, on ne doit pas en parler. Si tu en parles, nous disait-on, tu vas mourir ou être maudite… »
C’est pourquoi, a-t-elle affirmé : « J’avais peur pour les jeunes filles qui n’étaient pas excisée. Car les prochaines vacances, ce sera leur tour. Mais malheureusement, je ne pouvais pas les prévenir… »
(…) « Quand on est excisée en Afrique, pour nous, il n’y a rien d’anormal. Une fois en Europe, c’est lorsqu’on rencontre des filles qui n’ont pas été excisées qu’on se rend compte du danger de ce fléau… » (…)
A noter que, selon les organisateurs de la journée, les mutilations génitales touchent entre 130 et 140 millions de personnes dans le monde, et chaque 5 secondes il y a une nouvelle victime. D’où la nécessité d’encourager des initiatives allant dans le sens de lutter contre ce fléau, en multipliant les campagnes d’information et de sensibilisation sur les méfaits des mutilations génitales.