Avant d’accepter le traité budgétaire européen, instrument de discipline exigé par l’Allemagne, l’Irlande passera par la case référendum. Ce que Nicolas Sarkozy a exclu en France, soulignent Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen.
L’occasion était trop belle de placer Nicolas Sarkozy devant ses contradictions. Le candidat souverainiste à l’Elysée, Nicolas Dupont-Aignan, et celle du Front national, Marine Le Pen ont salué la décision irlandaise d’organiser un référendum sur le contraignant pacte budgétaire européen.
Un pacte inspiré par Berlin qui impose une stricte “règle d”or” budgétaire et des sanctions quasi-automatiques en cas de dérapage.
Tous deux soulignent que le président de la République brandit volontiers l’idée de référendum … mais pour d’autres sujets, comme les conditions d’indemnisation des chômeurs.
Nicolas Sarkozy a exclu lundi de soumettre à référendum le traité européen parce que trop complexe.
“S’agissant d’un traité avec 200 articles ou 250 articles, je ne vois pas quelle question claire il y aurait”.
Le touffu traité européen constitutionnel avait pourtant passionné les Français qui l’avaient refusé par 54,7% des voix, le 29 mai 2005.
Pour Marine Le Pen, “contrairement à la France de Nicolas Sarkozy, l’Irlande vient de faire la démonstration qu’elle est encore une démocratie digne de ce nom, annonçant l’organisation d’un référendum sur le pacte budgétaire européen.”
” Voulu par les siamois Sarkozy et Hollande, ce pacte budgétaire, s’il est adopté, privera la France de sa liberté budgétaire et l’enfermera dans le piège de l’austérité sans fin. La France doit retrouver le sens de la démocratie en prenant exemple sur l’Irlande.”
(…) Silence pour l’instant du côté du Parti socialiste.
Son candidat à l’Elysée, François Hollande, garde un mauvais souvenir de celui de 2005 en France sur le traité constitutionnel européen, qu’il avait soutenu et qui avait vu le parti se diviser en “ouistes” et “nonistes”.