Mise à jour du 01/03/2012 :
Le PS du Pas-de-Calais porte plainte
La fédération du Parti socialiste du Pas-de-Calais va déposer plainte pour diffamation contre l’ancien-maire d’Hénin-Beaumont, qui a dénoncé dans un livre paru jeudi dernier des malversations pour financer la fédération, a-t-on appris mercredi auprès de sa première secrétaire.
(…) Ce n’est pas vraiment une surprise”, a déclaré M. Dalongeville à l’AFP. “Ca permettra de répondre point par point à la fédération, malheureusement pour elle, de sortir les éléments précis”, a-t-il ajouté.
“On avait hésité avec l’éditeur à mettre en annexe les éléments de preuve, on a préféré les conserver pour d’éventuels recours en diffamation”,
a averti l’ancien maire PS d’Hénin-Beaumont mis en examen dans une affaire de fausses factures, qui s’est dit “confiant” et “serein”.
Quatre enquêtes préliminaires ont été ouvertes, selon le parquet de Lille, au sujet d’accusations de financement occulte de la fédération du PS du Pas-de-Calais à la suite de rapports de la Chambre régionale des comptes et de lettres de M. Dalongeville à la juge qui instruit le dossier le concernant.
Comment le parti socialiste peut-il mettre un département entier en coupe réglée ? Pourquoi l’hypocrisie des éléphants socialistes, qui jouent aux vierges effarouchées, n’est pas crédible ? Dans son livre règlement de comptes, Rose Mafia, Gérard Dalongeville, ancien maire PS d’Hénin-Beaumont nous plonge au cœur d’un « système généralisé de corruption » dont il a longtemps été l’un des rouages. (…)
Un récit détaillé et précis qui lève un coin de voile sur la gestion locale de l’un des fiefs historiques du Parti socialiste où les collectivités locales servent de vaches à lait pour financer et défendre les intérêts du parti à la rose. Comme ce système de surfacturation « de 10 à 15% » sur la publicité dans les journaux municipaux qui tombe directement dans les caisses du PS et de ses dirigeants.
Un système « pourri jusqu’à la moelle » selon les mots de Gérard Dalongeville (qui en fut toutefois l’un des piliers jusqu’à sa mise en cause par la justice) et qui aurait notamment eu pour véhicule financier deux organismes publics de financement contrôlés par le PS : laSoginorpa et l’Adévia. Deux organismes publics qui viennent de se faire sévèrement épingler par la chambre régionale de la Cour des Comptes, qui cherche notamment à comprendre comment 1,5 million d’euros ont pu disparaître sans justification comptable.
Et Gérard Dalongeville d’aller plus loin et d’évoquer des déplacements de son adjoint au Luxembourg dans le cadre d’un système de financement du Parti socialiste tout en assurant disposer de preuves étayant ses accusations. Il affirme enfin qu’il était impossible que la direction du parti ait ignoré le système mis en place dans sa région.
Selon lui, François Hollande est venu à plusieurs reprises à Hénin-Beaumont le soutenir électoralement alors que le candidat était premier secrétaire du PS… Sans parler de la première secrétaire actuelle du PS, Martine Aubry, qui est l’une des principales élues de la région.
Rose Mafia pose enfin en creux la question de « l’état socialiste » qui pourrait voir le jour après la présidentielle. Déjà à la tête de la quasi-totalité des départements et régions de France, quels contre-pouvoirs pourront s’opposer aux dérives d’un PS en position de monopole qui sera tenté de reproduire à grande échelle les magouilles qui commencent à percer du nord au sud ?
L’ancien maire socialiste d’Hénin-Beaumont, Gérard Dalongeville, décrit dans un livre (Rose Mafia, éditions Jacob-Duvernet) des malversations dans le Pas-de-Calais, destinées, selon lui, à financer la fédération socialiste.
Revenant en détail sur ses précédentes accusations, émises dans des lettres adressées à la justice qui ont entraîné une enquête préliminaire, Gérard Dalongeville décrit
le « fonctionnement du système de corruption organisé par les élus socialistes, les marchés organisés, truqués, arrangés ».
« C’est un véritable système qui a été mis en place dans le Pas-de-Calais, alimentant les finances du PS local, apportant de l’argent pour financer le fonctionnement quotidien de la fédération et les campagnes électorales », (…)
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Il dénonce autour de ces deux organismes, un « système organisé et toute la palette des détournements et autres fraudes qu’on puisse imaginer :
emplois fictifs, commissions sur les attributions des marchés, enveloppes de billets données de la main à la main par des dirigeants d’entreprises pour remporter des appels d’offres, doubles facturations et surfacturations avec rétro-commissions, chèques déposés par des entreprises sur des comptes au Luxembourg, mais encore corruption et achat de la complaisance d’un magistrat du tribunal correctionnel…
» Il s’explique :
(…) Si l’affaire d’Hénin-Beaumont n’avait pas éclaté, pensez-vous que vous seriez aujourd’hui encore impliqué dans le « système » que vous dénoncez ?
Très certainement oui. C’est là qu’on retrouve ce critère mafieux. Parce qu’on n’en sort pas, chacun se tient par les emplois de complaisance et souvent par l’enrichissement personnel. Moi, au niveau des investigations sur mon patrimoine, tout a été mené. Je n’ai pas de résidence secondaire, je n’ai pas de voiture luxueuse, je ne suis pas un client des casinos, je n’ai pas de comptes à l’étranger. Tout le monde ne peut pas en dire autant. (…)
(…) Sur la situation dans le bassin minier, François Hollande était parfaitement au courant. Il y a eu du temps de perdu, il est temps d’agir, de prendre des décisions pour écarter les personnes en responsabilité sur tous ces dossiers sensibles qui vont empoisonner la campagne de François Hollande. Ce n’est pas mon livre qui va perturber la campagne, ce sont les dossiers, qui vont sortir de toute façon.
Si François veut être le candidat du changement ça passe par dire « on arrête dans le Pas-de-Calais, les Bouches-du-Rhône ».