Aujargues, paisible village du Gard. Quelques commerces, une charmante place de l’Eglise, un ou deux retraités flânant dans les rues ensoleillées. Et sur les panneaux et boîtes aux lettres, un oeil grand ouvert, symbole du dispositif “voisins vigilants”.
Dans cette première commune française en zone gendarmerie à avoir signé la convention “voisins vigilants” en juin 2010, l’heure était ces jours derniers au bilan.
Réunion publique avec une cinquantaine d’habitants. “Quand on s’est lancé dans cette affaire, il s’agissait de prendre une part active à la lutte contre la criminalité”, rappelle Denis Méjean, ancien militaire de 68 ans maître d’oeuvre du projet.
Objectif: réduire le nombre de cambriolages après une série particulièrement violente en 2009. Face au peu de moyens de la commune, les caméras de surveillance ne sont pas une option, la mise en place d’une police municipale non plus.
(…) Le principe: tout habitant notant un événement suspect (ne revêtant “aucun caractère politique, racial, syndical ou religieux”) en informe un des huit “référents”, des “témoins attentifs de la vie des quartiers” sélectionnés par le maire qui peut à tout moment les remercier s’ils outrepassent leurs droits.
(…) Derrière l’aspect sécuritaire, le but est aussi de renforcer les liens entre habitants. Une solidarité qui s’exprime par des repas de quartiers, des visites aux personnes âgées, le ramassage du courrier en cas d’absence…
A entendre les partenaires, le dispositif a donc fait ses preuves, loin des critiques le présentant comme un réseau de délation. “A ce jour, nous n’avons eu aucun renseignement de nature à porter atteinte à la vie privée”, assure le lieutenant. “Si je m’apercevais de risques de dérive, la convention serait immédiatement remise en question”, renchérit le maire.
Pour éviter toute méprise, le ministère de l’Intérieur a tout de même décidé de rebaptiser le dispositif, appliqué dans 172 communes en France.
Finis les voisins vigilants, bienvenue à la “participation citoyenne”!
20 minutes ( merci à Michel )