En visite à Marseille, lundi 5 mars, Claude Guéant s’est réjoui de la “sécurité retrouvée” dans la ville, en proie à de nombreux réglements de compte ces derniers mois. Enchaînant réunion de quartier, visite éclair de cité et balade dans les rues commerçantes, le ministre de l’intérieur a loué l’action du gouvernement dans la lutte contre la délinquance, deux jours à peine après une nouvelle série d’homicides dans la ville.
(…) Visitant le centre-ville, où quelques dizaines de manifestants ont organisé un rassemblement pour dénoncer ses “provocations et dérives verbales”,
M. Guéant a arpenté un petit bout de la Canebière et de la rue Saint-Ferréol, principale artère commerçante, évitant soigneusement les boucheries halal après ses propos controversés.
“Nous avons rendu compte aux Marseillais de ce que nous avions fait pour eux, les promesses qui avaient été faites pour améliorer la situation ont été tenues”, affirme-t-il, en réponse aux critiques, formulées par la gauche comme par la candidate FN, Marine Le Pen.
A quelques rues de là, les élus socialistes marseillais, boycottant la visite du ministre, déjeunent dans un restaurant de couscous servant de la viande halal depuis 1921. “A force de vouloir diviser les Français, M. Guéant et M. Sarkozy sont dans une attitude insupportable. Le halal n’a jamais tué personne, par contre la violence si”, assène le maire socialiste du premier secteur, Patrick Mennucci.