Une association s’est constituée pour faire entendre les doléances des croyants. Une gestion déficiente est en cause
«Le climat se détériore à la mosquée de Genève, et la fréquentation du lieu est en baisse. Pas mal de gens en ont ras le bol.» Hamza El Idrissi ne craint pas de parler à visage découvert. Il est le porte-parole de la toute nouvelle association Al Bayane, créée pour faire entendre les doléances des fidèles insatisfaits et trouver un terrain d’entente avec les responsables de la mosquée. Deux événements récents ont mis la communauté qui fréquente la mosquée en ébullition.
L’imam Abu Malik aurait frappé un fidèle au visage. Il aurait également insulté des femmes marocaines en les traitant de «traînées et de prostituées», explique Hamza El Idrissi.
Un fidèle a déposé plainte contre l’imam en question, qui a été provisoirement suspendu.
Cet incident est la pointe de l’iceberg d’un malaise qui perdure depuis plusieurs années. Depuis que la Ligue islamique mondiale, qui administre la mosquée sur mandat de l’Arabie saoudite à travers la Fondation culturelle islamique de Genève (FCI), a resserré son contrôle sur cette dernière au début des années 2000, selon Hafid Ouardiri, ancien porte-parole de la mosquée licencié brutalement en 2007 avec trois autres membres de la Fondation.
«Le consulat d’Arabie saoudite a pris le pouvoir et veut tout faire à sa manière, dit-il.
Cette mosquée, qui était celle de tous les musulmans, est devenue une mosquée saoudienne. On subit un discours de plus en plus radical et passéiste, qui exalte les origines. (…)