Des chercheurs de l’université d’Oxford ont découvert qu’un médicament couramment utilisé pour abaisser le rythme cardiaque réduit le racisme inconscient.
La prise d’un médicament courant utilisé pour lutter contre l’hypertension a un effet secondaire inattendu: il rend moins raciste. Des chercheurs de l’université d’Oxford en Grande-Bretagne se sont rendu compte que les personnes qui avaient pris du propranolol, un médicament connu en France sous le nom Avlocardyl, avait un score «significativement moins élevé» à un test sur les préjugés racistes inconscients, par rapport au groupe témoin qui avait pris un placebo. Le produit chimique n’a en revanche pas modifié l’attitude consciente des sujets sur le racisme.
(…)«La recherche biologique qui cherche à rendre les gens moralement meilleurs a une histoire sombre, rappelle dans l’Independent le professeur Julian Savulescu, l’un des coauteurs de l’étude à l’université d’Oxford.
(…) «Nous n’avons d’ailleurs pas voulu chercher à guérir le racisme, précise au Figaro la scientifique. Nous nous sommes seulement servis de ce médicament pour vérifier l’importance des processus émotionnels sur les attitudes racistes inconscientes.» Pour éviter les blocages et l’effet des conventions sociales qui inhibent certaines attitudes racistes conscientes, les chercheurs ont fait passer à leurs volontaires un test dit d’associations multiples, qui utilise des associations entre des visages blancs ou noirs et des valeurs positives ou négatives pour déterminer les préjugés liés à la couleur de la peau que l’on peut avoir.
Les résultats de l’essai avec le médicament sont très clairs.
«Seulement un tiers des personnes testées avec le propranolol ont eu un score montrant un préjugé raciste, alors qu’en général c’est quelque chose qu’on observe sur une grande majorité des gens», explique Sylvia Terbeck.
«Après ces premiers résultats sur le racisme, nous allons maintenant étudier les effets des émotions sur d’autres préjugés, sur l’appartenance religieuse ou sur l’homosexualité par exemple», confie la chercheuse.