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Pour François-Xavier Bellamy, normalien, professeur en classes préparatoires littéraires et maire adjoint à Versailles (sans étiquette), les valeurs et le projet de la gauche actuelle sont ultralibéraux.

Ce projet a la même cause que l’ultralibéralisme de marché : une volonté prométhéenne de faire des choix individuels la mesure de tout. Il a aussi les mêmes conséquences.

L’ultralibéralisme n’est pas mort. Souvenez-vous : à l’heure du triomphe de l’économie financiarisée, il prétendait que rien ne devait faire obstacle au marché. L’État ne devait pas fixer des normes, la morale n’avait rien à voir avec l’équilibre de la société, la protection de la nature était une lubie de marginaux passéistes.

Son credo était la consommation. Son obsession, la dérégulation. Sa référence, l’individualisme. Cet ultralibéralisme nous a entraînés dans la crise écologique et économique que nous traversons. […]

Et pourtant, par une ironie de l’histoire, l’ultralibéralisme n’est pas mort : il s’est réincarné, triomphant et indiscuté… dans le projet politique de la gauche. La tentation ultralibérale est évidente dans les options des candidats de gauche sur chacune des questions de société : fin de vie, bioéthique… Les chercheurs veulent se servir de l’embryon comme d’un matériau ?

Les couples homosexuels demandent à se marier ? Quels que soient les sujets abordés, la réponse est identique : tout désir est légitime ; toute limite est rétrograde. La dérégulation est en marche. Elle se fonde sur le même cliché, celui d’un sens inéluctable de l’histoire, dans lequel la morale commune fait figure de fossile encombrant. […]

Valeurs actuelles

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