Les Afro-Américains, surtout les garçons, sont largement plus punis à l’école que le reste de leurs camarades. Rien de nouveau dans les conclusions de cette étude du ministère de l’éducation américain rendue publique mardi 6 mars : les chercheurs et les médias ont régulièrement publié des travaux similaires.
Mais en pleine campagne électorale – une campagne qui voit le premier président noir des Etats-Unis concourir à sa ré-élection, alors que ce même président dresse le bilan social de son mandat –, l’étude a pris une ampleur dont la presse américaine s’est largement fait l’écho.
Dans le détail, de la maternelle au lycée, les élèves latinos et afro-américains représentent près des trois quarts des arrestations ou des situations traitées par la police et liées à l’école, relève l’agence Associated Press, relayée par le Washington Post. Le rapport montre également que les élèves noirs ont trois fois et demi plus de chances que les élèves blancs d’être exclus définitivement ou temporairement.
Au total, “un garçon noir sur cinq et plus d’une fille sur dix a été renvoyé de l’école”, note le New York Times. (…)
(…) Mais pour les nombreux chercheurs et professionnels de l’éducation cités dans la presse, les raisons de cette inégalité de traitement sont limpides : les Afro-Américains sont discriminés dès la salle de classe.
Judith Browne Dianis, directrice d’un centre de recherche sur les minorités, citée par CBS news, affirme que les élèves noirs et latinos sont punis plus sévèrement pour les mêmes impairs que leurs camarades blancs.
Le Christian Science Monitor cite une autre étude révélatrice : tandis que les élèves blancs sont punis pour des “problèmes objectifs”, comme fumer aux toilettes, les élèves noirs tendent à être punis pour des “raisons subjectives”, notamment pour des problèmes d’attitude.