À l’occasion de la Journée internationale de la femme, Noura Ben Hamouda Jaballah, présidente de l’EFOMW (Forum européen des femmes musulmanes), a été invitée par la Ligue française de la femme musulmane (LFFM) à intervenir à son premier colloque annuel. Elle a évoqué l’exclusion des femmes musulmanes dans la société française.
Pourquoi un État laïque, qui, par définition, ne privilégie et ne s’ingère dans aucune religion, se permet-il à maintes reprises de se focaliser essentiellement sur l’islam, de dénoncer ses pratiques et de le juger incompatible avec la laïcité ?
Tout d’abord, je regrette l’absence de féministes à ce débat. En effet, dans une société démocratique et multiculturelle, il est indispensable et fort utile qu’il y ait un véritable échange sur les valeurs communes et sur des questions essentielles telles que l’égalité hommes-femmes. […]
Je fais, par exemple, référence aux dégâts occasionnés par les lois interdisant les signes religieux dans l’espace public et même privé dans le cas des « nounous ». Des lois d’exclusion qui interdisent l’accès à l’instruction et au travail
La série des lois liberticides à l’encontre des musulmanes portant le foulard présente plusieurs paradoxes : juridique, psychologique et social. En effet, ces lois sont supposées garantir la liberté de chacun. Or, en réalité, elles privent les personnes qui voudraient mettre en pratique leurs convictions religieuses de leurs droits. […]