(…) Mosquée bouclée par les forces de l’ordre, sécurisée par les pompiers, hier, boulevard René-Cassin : « Il était 13 h 30, j’arrivais pour la prière collective. Les policiers nous ont dit de rester dehors parce qu’il y avait une situation de danger à l’intérieur. »
Très vite, ce témoin, un habitué de la mosquée Arrahma, s’est fait expliquer grosso modo les données du problème. Vers 13 h, comprend-il, des ouvriers du chantier voisin ont vu un homme garer sa voiture, en sortir en s’aspergeant d’essence. Cet inquiétant personnage a ensuite traversé le boulevard René-Cassin en se déshabillant. Puis est entré dans le lieu de culte, le plus naturellement du monde, par la grande porte.
Le temps que le dispositif de police s’organise pour intercepter l’intrigant visiteur, celui-ci s’était mis en tête de prendre une douche… dans la salle consacrée aux ablutions. Toujours « en tenue d’Adam », il s’est dirigé sans complexe vers la pièce de prière. « Quelqu’un l’a couvert d’une petite serviette qui se trouvait là. Puis il a suivi le mouvement en entrant dans la grande salle de prière », d’où personne ne l’a éjecté.
« Les gens étaient déboussolés. Ils ne se doutaient pas de ce qu’il se passait à l’extérieur. La présence des policiers, des pompiers, l’interdiction d’entrer… Ils voyaient juste qu’ils avaient affaire à un homme dérangé. »
Jouant l’apaisement, l’imam s’est approché du déséquilibré en douceur, raconte Mourad Fandi, le président de l’association Mosquée Arrahma. « Ce visiteur, on ne le connaissait pas. Il priait d’une manière pas du tout conforme, en criant. (…)