Pour Alain Duhamel, la campagne des présidentielles des «deux principaux candidats» est décevante et n’aborde pas les problèmes essentiels, affirmant que «le village d’Astérix peut se déchirer à sa guise, comme si l’Empire de Rome n’existait pas».
Le paradoxe est que Jean-Luc Mélenchon, Eva Joly, Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen ont au moins le mérite de poser les bonnes questions économiques, même si c’est pour leur donner des réponses erronées.
Les deux tiers des Français sont mécontents du ton et du contenu de la campagne présidentielle. Ils ont bien raison.[…] A moins de sept semaines du premier tour, la campagne présidentielle tourne à l’aigre mais surtout tourne à vide.
Le champion de la gauche gère adroitement, trop adroitement son avance et agite les drapeaux de la mobilisation contre le monde de la finance et des hyperprivilégiés. L’effet est garanti, les Français détestant les riches, abhorrant le capitalisme et exécrant le marché. En revanche, quelles économies faire dans une dépense publique supérieure de 10 points à la dépense publique allemande ? Mystère et boule de gomme. […]
Quant à Nicolas Sarkozy, son choix de mettre massivement l’accent sur l’immigration, l’insécurité et l’islam comme s’il croyait gagner par les voix et les moyens de l’extrême droite est à la fois immoral et inefficace. François Bayrou peut ainsi renvoyer noblement dos à dos les duellistes sans être lui-même beaucoup plus productif. […]