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Louis Gallois lance un avertissement : le gouvernement chinois a gelé les commandes d’Airbus 380 et d’A 330 de ses compagnies aériennes. La taxe européenne pourrait leur coûter 100 millions d’euros.

L’heure des représailles a sonné contre la taxe carbone européenne, entrée en vigueur le 1er janvier dernier. La Chine a pris la tête de la contestation en gelant les commandes d’appareils Airbus passées par ses compagnies aériennes. «La décision de Pékin a déjà un impact industriel: elle frappe 45 Airbus long-courriers, dont 10 A 380 et 35 A 330», a révélé jeudi Louis Gallois, président exécutif d’EADS, lors de la présentation des résultats 2011 du groupe.

«En 2013, 6 livraisons d’A 330 et 19 autres en 2014 sont menacées», a-t-il ajouté en demandant à l’Union européenne de ne pas s’entêter à appliquer une mesure unilatérale. «Nous prônons une solution concertée à l’échelle mondiale. Cette taxe européenne n’est pas la solution appropriée. Elle crée des distorsions et nous met en opposition avec le reste du monde», a insisté Louis Gallois.
Guerre commerciale

La taxe carbone concerne toutes les compagnies qui survolent l’espace aérien européen. Celles-ci ne seront toutefois contraintes de s’en acquitter qu’au printemps 2013. Les transporteurs devront payer 15% de leurs émissions polluantes de l’année 2012, soit 32 millions de tonnes, en fonction du prix de la tonne de CO2. À défaut, Bruxelles a fixé deux types de pénalité: une amende de 100 euros par tonne et, plus radicale, l’interdiction de survol de l’espace aérien européen. (…)

D’autres mesures de représailles ne sont pas exclues. Que se passerait-il si la Russie, où l’A 380 a réalisé une percée commerciale auprès de Transaéro l’été dernier (4 A 380), ou l’Inde décidaient d’emboîter le pas à Pékin? Selon les estimations d’Airbus, l’Inde et la Chine représenteront 40% de la demande mondiale d’avions dans les vingt ans à venir, soit 10.320 appareils. De quoi faire réfléchir les instances européennes!

Le Figaro

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