Dans cet établissement de 550 élèves classé Eclair (Ecoles, collèges et lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite), les enseignants ont voté à la quasi-unanimité la grève hier matin « suite à l’accumulation d’incidents de plus en plus graves », annoncent-ils dans un communiqué. A demi-mot, les grévistes confient leur malaise lié à une « situation de plus en plus tendue », « une montée de la violence », assurent-ils.
Il y a d’abord eu cette année « ces propos très orduriers » contre une professeur de mathématiques mais aussi des violences physiques fréquentes entre les élèves qui ont culminé le 17 février. « Un élève de 3e a si violemment frappé une de ses camarades en plein cours qu’elle a été projetée au sol et a eu le tympan percé, relate une enseignante. L’élève agresseur a menacé de représailles, s’il était exclu, l’ensemble des adultes qui essayaient de l’en empêcher. » Les professeurs ont très mal vécu l’épisode, se sont sentis « impuissants, » en « porte à faux », « comme des pompons ».
En cause, selon eux : une réforme des procédures disciplinaires mise en place en 2011 par le ministère de l’Education « respectée à la lettre par la principale », qui a une autonomie importante dans les collèges Eclair. « Les nouveaux textes disent qu’il faut privilégier au maximum les sanctions et éviter l’exclusion. Pour nous, c’est du charabia! » raille Jean-Michel Harvier, du Snes 94.
Toujours selon cette réforme, « il faut maintenir à tout prix les élèves dans les établissements, être dans le dialogue, commentent certains profs dubitatifs, qui s’interrogent désormais sur leurs méthodes de travail. Mais ce sont des élèves et c’est notre parole qui est remise en cause! » (…)