« Mais est-ce que vous vous rendez compte de ce que vous avez publié ? » Par-dessus ses lunettes, la présidente jette un regard à Fabrice.« Oui », répond, tout penaud, celui qui n’est encore qu’un gamin. Jeune dans sa façon d’être comme dans sa façon de faire.
La première, diffusée au cours de l’année 2011, s’intitule Bombe atomique sur l’Afrique. La seconde, Rêve de gloire. Tout un programme où l’on mentionne « la solution finale ».
« Savez-vous au moins ce qu’est la solution finale ? », questionne le représentant du ministère public, M. Julia. « Non », répond Fabrice, les bras ballants et à court d’arguments. Aussi à l’aise en expression orale qu’en Histoire, le Cambrésien justifie tant bien que mal sa démarche. Il faut attendre la lecture du dossier par la présidente pour comprendre : Fabrice aurait posté ces vidéos pour rendre service à un ami. Après une bonne remontée de bretelles par les forces de l’ordre, le garçon aurait apparemment « compris » la dimension xénophobe du message qu’il a diffusé sur la toile. « Avant, j’étais raciste. Mais j’ai bien réfléchi, ça ne sert qu’à avoir des embrouilles », aurait-il déclaré aux autorités.
Deux mois de prison avec sursis ont été prononcés à son encontre. 300E de dommages-intérêts sont également demandés pour la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), qui s’est constituée partie civile. (…)