(…) PIERRE BONJEAN. Vous avez parlé d’un Code de la nationalité. Que contiendrait-il? Et pourquoi vous le faites ?
Sur nos bâtiments, il est écrit : Liberté-Egalité-Fraternité. Mêmes droits, mêmes lois. Partout! Nous ne sommes pas d’une seule couleur, d’une seule religion. On se mélange comme personne d’autre. Nous détenons le record des mariages mixtes en Europe, c’est nous les plus forts…
PATRICK GOUPIL. Je ne dirais pas que nous sommes les plus forts, mais les plus nombreux. Ce n’est pas une force…
Moi je trouve que si! C’est une force du peuple français que de ne pas être raciste, méfiant, méchant. Je rêve d’un Code qui dise : tu nais en France, tu es français. Un Français sur trois a des ancêtres étrangers. Mon grand-père a été naturalisé, et il faisait lever tout le monde quand il y avait « la Marseillaise ». J’ai été deux fois sénateur, une fois ministre. Je vais refaire ma carte d’identité, et que me dit-on? « Votre grand-père, il était quoi? » Ils ne faisaient pas du zèle, mais appliquaient la loi. J’étais fou de rage… En France, une bonne partie des clandestins le sont devenus à cause d’une histoire de paperasse à laquelle plus personne ne comprend rien. Quand Mme Le Pen dit qu’il y a 200000 personnes qui rentrent en France, elle raconte des histoires. Tous les ans, 120000 personnes rentrent dans notre pays, et il en ressort 120000. Au milieu, il y a 60000 Européens qui vont et viennent.
Est-ce que vous régulariserez les sans-papiers ?
Oui. Parce que les gens qui travaillent et qui n’ont pas de papiers, cela revient à une délocalisation à l’intérieur du pays. Le Code du travail ne s’applique pas à eux et on peut les arnaquer à mort. On doit d’abord réprimer les trafiquants de main-d’œuvre clandestine.
Donc vous les installez en France. Et faut-il augmenter les lieux de culte, construire des mosquées supplémentaires ?
Pourquoi des mosquées? Il n’y a pas que des musulmans! Moi cela ne me dérange pas qu’il y ait des minarets à côté des églises. C’est la vie, il faut vivre ensemble. La question des prières dans la rue, c’est autre chose. Ce n’est pas une affaire de religion, c’est une affaire de circulation : on ne prie pas dans la rue, point. L’islam est la deuxième religion de France. Il faut de la tolérance, du respect mutuel. Vous savez, les musulmans français sont des Gaulois comme les autres. (…)