La Fondapol a organisé un débat sur la question des banlieues mercredi, “Nos banlieues, mieux les comprendre, pour mieux les aimer”. Les discussions se sont cristallisées autour des livres de Gilles Kepel, “Banlieue de la République” et “Quatre-vingt-treize”,en présence de Huê Trinh Nguyên, rédactrice en chef de SalamNews, Dominique Reynié Directeur de la Fondapol et Anasthasie Tudieshe, journaliste à Africa n°1.
Discussion débat avec Gilles Kepel en… par fondapol
(…) Autre révélateur des études conduites par Gilles Kepel : la place de plus en plus prépondérante occupée par l’Islam en banlieue (ici Clichy-sous-Bois et Montfermeil). Aux émeutes elles-mêmes correspond « une dimension islamique ».
Autrement dit, la « solidarité communautaire » aurait constitué un levier puissant dans le déclenchement des émeutes, survenues dès lors en réaction à l’intervention musclée (gaz lacrymogène) des forces de l’ordre à la mosquée Bilal (30 octobre 2005).
L’Islam, par la diffusion d’un certain nombre de valeurs et de pratiques, entrave et facilite dans le même temps l’intégration aux normes de la société française. Par extension, la référence à l’Islam participe désormais de la caractérisation de l’agglomération, par le biais des logiques de « construction communautaire » inhérentes à celle-ci.
Sur le plan de la vie politique locale, le passage par différents lieux de cultes islamiques devient donc un passage obligé pour les candidats, qui ne peuvent faire l’impasse sur les électeurs musulmans.
La place occupée par l’Islam est donc passée de référent culturel à référent socioculturel, place qu’occupait auparavant le Parti communiste dans les communes de Clichy-sous-Bois et Montfermeil. S’en suit inéluctablement la disparition des structures d’encadrement culturel, sportif et militant, qui conduit en partie à la faillite du système scolaire. (…)