(…) Ainsi, pour Nicolas Sarkozy, il y aurait désormais “trop d’étrangers en France”.
Aucune réaction scandalisée et encore moins “post-shoatique”, dont la gauche française avait jusqu’alors la magie.
François Hollande, est demeuré aphone, avec raison, puisqu’un sondage pour i>TELE révèle cette semaine que 64% des Français partagent ce jugement.
Tout au plus, Le Monde, en un éditorial plus que mesuré (8 mars), dans lequel il concède même que “l’immigration est un sujet légitime”, et donne raison au Président sortant sur plusieurs points, se contente de trouver “choquant” le propos, en estimant avec un bel optimisme (et une jolie confusion entre étrangers et immigrés) le nombre de ces derniers à 2,9 millions.
On voudra bien comparer la pondération de ce billet avec les invectives d’autrefois.
A titre d’exemple emblématique, dans Une idée certaine de la France (France Empire), je citais ce merveilleux titre du même vespéral du 2 juillet 1998 : “70% des Français tentés par le racisme”, sous prétexte que ces mêmes 70%, après avoir écarté expressément tout racisme, reconnaissaient que le nombre d’étrangers en France devenait «préoccupant».
La xénophilie n’est plus ce qu’elle était.
Quand la gauche perd la mémoire
Mais comment fait la gauche pour oublier aujourd’hui ce qu’elle affirmait péremptoirement il y a seulement trois mois ? Le Monde dans un éditorial que j’avais tendrement moqué considérait, au lendemain des élections tunisiennes, que la démocratie pouvait faire bon ménage avec l’islam. Il n’est aujourd’hui que de feuilleter le quotidien pour constater qu’à Tunis, à Tripoli comme au Caire, les islamistes appliquent de plus en plus la charia avec de moins en moins de complexes. (…)