Dans cette période pré-électorale, le délit de faciès revient souvent au coeur des débats politiques. Au-delà du combat idéologique gauche/droite qu’il représente se pose la question des faits. La discrimination raciale est-elle une réalité aujourd’hui en France ? Le mieux est encore de laisser parler les chiffres..
Commençons par observer les médias, reflets supposés de notre société. En juillet dernier, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel évaluait à 13% le taux de présence de la diversité ethnique sur nos petits écrans. Le CSA notait également que
“la sur-représentation des personnes perçues comme blanches dans les rôles de héros est systématique“.
Et les rôles de voyous, voleurs, et autres méchants, ils sont pour qui ?
Justement, fin janvier dernier, l’association Human Right Watch dénonçait les contrôles d’identité abusifs.
Fondé sur 67 entretiens menés auprès de jeunes issus de minorité, le rapport affirme que la police française s’en prend davantage aux jeunes noirs et arabes.
De nouveaux témoignages qui confirment les chiffres de l’étude réalisée en juin 2009 par le CNRS. Les statistiques sont formelles : les Arabes ont 7,8 fois plus de risques d’être contrôlés que les Blancs. Pour les Noirs, c’est 6 fois plus. Même constat en ce qui concerne les fouilles : seuls 3,3% des Blancs doivent s’y soumettre contre 9,9% des Noirs et 12,4% des Arabes.
Autre conclusion notable : 47% des personnes contrôlées affichent un look particulier : hip-hop, grunge ou gothique.
Pourtant, cette catégorie d’individus ne représente que 10% de la population française ! Le délit de “sale gueule” prend tout son sens… (…)