Interview de Yazid Sabeg, homme d’affaires d’origine algérienne et commissaire à l’Intégration en France, 13 mars 2012 :
Le Télégramme : Que pensez-vous des propositions de Nicolas Sarkozy pour réduire l’immigration légale de moitié?
Yazid Sabeg : C’est tout à la fois une chimère et un leurre. Et il est regrettable que ce soit la figure imposée de toute campagne.
Il y a, hélas, un électorat très conservateur auquel il faut promettre et envoyer de tels messages.
Néanmoins, une régulation efficace des flux migratoires est nécessaire, ne serait-ce que pour réussir la difficile insertion sociale des migrants et de leurs enfants.
Mais il faut alors donner des moyens de développement aux pays d’émigration et organiser la liberté de circulation des plus compétents dont nous aurons ponctuellement besoin. […]
Le Télégramme : Oui, mais les «caisses sont vides», selon l’expression présidentielle. Et avant de distribuer, il faut produire. Or, la France a un problème de compétitivité.
Yazid Sabeg : Il faut sans aucun doute réduire les dépenses publiques, privilégier l’investissement et travailler plus. Mais je suis de ceux qui considèrent que certaines dépenses sociales sont des investissements d’avenir et qu’à ce titre elles devraient s’exonérer des échéances politiques et budgétaires.
NDLR : Il est étonnant de voir Yazid Sabeg demander à “privilégier l’investissement” en France, alors qu’il fut à l’origine de la rencontre entre Hamid Temmar, ministre de l’Industrie Algérien, et Carlos Ghosn, PDG de Renault dont l’objectif est de délocaliser la production de Renault au Maghreb.