Pour Ivan Rioufol, le «maintien entêté» d’Eva Joly et la «dynamique enclenchée» par Jean-Luc Mélenchon pourraient entraver la victoire de François Hollande. Quant à Marine Le Pen, «elle peut redevenir une menace», pour Sarkozy ou pour Hollande.
Sarkozy, lui, a en main des cartes qui lui permettent de s’adresser à la fois au «populisme» de droite avec son discours sur l’immigration, et à celui de gauche avec son projet de traquer les exilés fiscaux. Ceux qui assurent qu’il se lepénise doivent convenir qu’il se mélanchonise tout autant. Quant à l’antisarkozysme qui sert de programme à son adversaire avec l’appui de la quasi-totalité des médias, il conforte le candidat de la droite dans sa posture de victime du système en place. […]
Force est de reconnaître que Marine Le Pen a su jusqu’à présent imposer d’utiles débats sur la cohésion nationale. Son opération de dédiabolisation semble convaincre une partie de l’opinion. Nicolas Dupont-Aignan, qui assure qu’il plaisantait quand il a répondu au Figaro Magazine qu’il prendrait Marine Le Pen comme premier ministre, explique néanmoins aujourd’hui : «Le Pen à mes ordres, avec ma ligne politique, cela ne me gêne pas». Cela s’appelle la fin d’un ostracisme. Le FN au second tour ? Rien n’est joué, dans cette élection imprévisible…