A interdire, tout simplement, les étudiants ne sont pas équipés pour prendre du recul sur ce texte
La Divine comédie, le meilleur second rôle de la littérature, accordé au poète latin Virgile, ferait rougir les étudiants. Cette épopée, poème médiéval racontant le voyage de Dante depuis les neuf cercles de l’Enfer, vers le Purgatoire et le Paradis pose en effet quelques problèmes de politiquement incorrect.
(…) Stéréotype injurieux, racisme et discrimination, autant de griefs que Gherush 92, organisation défendant les droits de l’homme,
pour qui ce texte « offensant et discriminatoire », n’a pas sa place dans une salle de classe moderne, estime le président, Valentina Sereni.
C’est que, selon la lecture du groupe, l’islam serait présenté comme une religion hérétique, et Mahomet comme une sorte de dissident, et les juifs dessinés comme des êtres cupides et des usuriers intrigants. « Le prophète Mahomet a été soumis à un châtiment terrible : son corps était tranché, d’un bout à l’autre, de sorte que ses entrailles se balancent, dans une image offensante pour la culture musulmane. »
(…) Les homosexuels sont également condamnés à un labeur infini, en guise de punition pour leurs relations sexuelles « contre nature » et c’est une pluie de feu de l’Enfer, qui s’abat sur eux, éternellement.
Retirer l’oeuvre des programmes universitaires et scolaires serait donc l’unique solution. « Nous ne préconisons ni la censure ni l’autodafé de ces livres, mais nous aimerions qu’il soit reconnu, clairement et sans ambiguïté, que, dans la Divine comédie, on trouve des passages racistes, islamophobes et antisémites », ajoute Valentina Sereni.
L’autre problème, c’est que les étudiants manqueraient de filtres pour appréhender cette histoire : sans le contexte historico-religieux, et dans une société qui les nourrit à l’image et l’instantanéité, ajoute le président de l’organisation, ils sont incapables de prendre du recul.
Demandant donc que l’ouvrage soit retiré des bibliothèques scolaires, Gherush 92 réclame également que les passages les plus offensants soient accompagnés d’annotations explicatives. (…)