Actuellement dernière de notre Présimat, Corinne Lepage a bien du mal à se faire entendre dans les médias. Interrogée par nos soins, la candidate de Cap21 ne cache pas son animosité envers le système médiatique actuel et en profite pour adresser quelques tacles.
Dans son viseur on retrouve notamment certains journalistes politiques, France Télévisions, le CSA et sa première rivale, Eva Joly…
(…) Vous êtes rarement présente dans les médias (actuellement en dernière position de notre Présimat). Comment l’expliquez-vous ?
Il y a plusieurs raisons à cela. Mais je dirais que la première, c’est que mon exposition médiatique de départ a été liée à des choix qui ont été faits par un certain nombre de chroniqueurs politiques qui ont décidé de qui avait sa place ou non dans la campagne.
Il y a une très grande connivence entre les chroniqueurs politiques et les dirigeants des grands partis politiques,
et quelqu’un comme moi qui est arrivée dans la campagne en disant “je veux parler d’environnement et je représente la société civile” ne devait pas avoir sa place selon eux.
Comment cela s’est-t-il manifesté ?
Dès le début, lors des premières émissions que j’ai eues, notamment celle avec Jean-Pierre Elkabbach à la librairie Médicis qui a été particulièrement violente, on m’a traité avec un mépris total en me disant que je n’avais rien à faire dans cette campagne. Jusqu’en décembre, je n’ai été invitée à aucune émission politique. Zéro minute. Rien. Aucune exposition médiatique. Et après forcément vu qu’on ne parle pas de moi, je ne monte pas dans les sondages donc ils peuvent dire qu’ils ont raison de ne pas parler de moi.
Et à partir de janvier ?
Là, il y a commencé à avoir “la période d’équité” donc une petite exposition médiatique, mais qui n’avait rien à voir avec l’équité. En gros, j’ai eu le dixième de temps de parole d’Eva Joly pour un score dans les sondages qui est de 1 contre 2 donc c’est d’une inéquité totale.
(…) Lorsqu’Eva Joly dit à votre propos “Je l’emmerde”, comment réagissez-vous ?
Avec beaucoup de sérénité. Je ne suis pas dans l’invective. Je mets le débat politique à un autre niveau. C’est quelqu’un qui est incapable de se maîtriser. Elle a dit que c’était de la franchise, c’est vrai. Je la dérange.
Quelle est votre vision des journalistes politiques aujourd’hui ?
Beaucoup de journalistes sont dans la brosse à reluire. Ils ne font pas un travail de journalistes, notamment avec les grands candidats. Ils ménagent leur avenir.
Je ne citerai pas de noms. Ils sont généralement sarkozystes mais très soucieux de ne pas se mettre mal avec François Hollande parce qu’il a des chances d’être élu président de la République.
Et il y en a comme par exemple Monsieur Lenglet qui est quelqu’un qui a bien fait son travail de journaliste dans les interviews qu’il a menées, qui a posé de bonnes questions, mais ce n’est pas le cas général.