Pour fêter ses quatre ans d’implantation, au mois de février dernier, et par la même occasion le premier anniversaire de la départementalisation de Mayotte, la marque réunionnaise de vêtement Pardon! met en scène dans une publicité sur son site Internet une représentation pour le moins provocante de la femme mahoraise, en détournant le tableau de la Marianne d’Eugène Delacroix.
(…) La publicité représente elle une femme mahoraise avec le visage paré de m’sindzano et brandissant de la main droite un drapeau bleu-blanc-rouge.
Mais ce qui suscite les passions sur une île majoritairement de religion musulmane, c’est la poitrine découverte de la jeune femme alors que les tenues vestimentaires sont très strictes.
Et comment interpréter le balai qu’elle brandit au lieu de la baïonnette de la Marianne ?
“Est-ce la représentation réductrice de la Mahoraise et plus largement de la femme noire ? Où est-ce un symbole de la femme se libérant des diktats d’une société qui a tendance à recaler la femme à son rôle de ménagère et mère de famille ?”, se demandent les presses locales.
A cette interrogation, le gérant des magasins Pardon! Peter Mertes répond : “Mayotte est une très belle île mais elle est trop sale. Il faut la nettoyer pour favoriser le tourisme”, affirme ce dernier.
Le texte qui accompagne l’image peut aussi laisser perplexe les âmes bien pensantes.
Voici un extrait : “On ne peut que féliciter la France pour ce choix, dans la parfaite logique de la rigueur budgétaire dont on nous parle tant dernièrement. Mayotte a ainsi pu choisir d’échapper (par referendum : “voulez vous de l’argent ? oui / non”) au terrible courroux de la puissante Union des Comores.
Et ce petit confetti perdu dans l’océan indien entre Madagascar et le Mozambique est désormais une terre bien française, à l’instar du Cantal ou du Berry. Gastronomie raffinée, art de vivre à la française, arme atomique, taux de chômage anecdotique et allocations familiales… Il y a même une boutique Pardon! Pas encore brulée, pas encore pillée, elle fêtera samedi 25 février sa 4ème année d’existence sans encombres lors d’une grande soirée”. (…)