Fin février, trois cambriolages ont troublé la quiétude du village. La population est appelée par le maire à surveiller les rues du bourg.
Delphine n’est pas tranquille : « On en parle partout dans le village. C’est surtout mes enfants qui ont peur, ils posent plein de questions sur le sujet. Quand on voit ce qui est arrivé tout près d’ici à Revigny. Ce couple ligoté par des cambrioleurs. On peut avoir la trouille. » Dans la nuit du 27 au 28 février, à Villers-aux-Vents, village de 165 âmes, une grange, une maison et une voiture ont été « visitées ». De mémoire, Gilbert Savouroux, maire de la commune depuis 2001, le dernier cambriolage en date remonte à une bonne dizaine d’années.
La rareté de ce genre de faits divers dans le bourg ne l’a pas empêché d’adresser à ses administrés un courrier d’information demandant aux habitants « d’être vigilants et de signaler tout ce qui pourrait paraître anormal dans le village. »
Monique qui vit depuis 50 ans à Villers-aux-Vents n’a pas de réserve à émettre et applaudit des deux mains : « Le maire a eu raison de réagir. Je trouve que c’est bien de surveiller ce qui se passe. Notamment, les voitures qui roulent doucement dans le village avec des gens à l’intérieur qui ne sont pas d’ici, il faut les signaler. Cela peut être des voleurs qui effectuent une reconnaissance du terrain. »
Appel à la délation ? Pas si simple. Gilbert Savouroux a offert son parrainage pour les présidentielles à Nicolas Miguet, un petit candidat qui selon l’élu « lutte contre la grande finance ».
Candidat antisystème pure sucre, oui. D’extrême droite, non…
« Je ne veux pas former une milice au village ! Je demande simplement aux habitants d’être solidaires entre eux. On est venu me voir depuis la récente série de cambriolages, les gens sont inquiets. C’est pour cette raison que j’ai réagi en distribuant ce courrier d’information. Cet appel à la vigilance n’a lieu d’être que pour aider la gendarmerie à retrouver les coupables des derniers cambriolages », argumente-il calmement.