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(…) La guerre d’Algérie est extrêmement difficile à expliquer aux élèves, d’autant plus qu’il faut le faire en une ou deux heures maximum. Les enseignants ne peuvent évoquer cet épisode historique qu’en classe de troisième, puis en classe de première.

Mais, au-delà des problèmes d’emploi du temps, l’enseignement de la guerre d’Algérie est surtout rendu compliqué par le fait qu’il s’agit d’un sujet qui concerne pratiquement tout le monde. Chacun a son avis sur cette période trouble, les élèves en ont souvent entendu parler à la maison : beaucoup sont petits-enfants d’appelés, de harkis, de pieds-noirs et parfois les professeurs le sont aussi.

“J’ai très souvent des élèves qui vont être véhéments”

Professeur dans un collège-lycée de Seine-et-Marne, Défendin Dénard a donc pris le parti de préparer très soigneusement ses cours sur la guerre d’Algérie, une précaution qui peut s’avérer nécessaire.

“Quand je vais aborder par exemple les divisions entre Algériens, qu’on aborde la notion des harkis, j’ai très souvent des élèves qui vont être véhéments et dire que les harkis sont des traitres”, raconte l’enseignant au micro d’Europe 1.

“Essayer de sortir de cette caricature”

“Ce qui est difficile pour le professeur d’Histoire est d’essayer de sortir de cette caricature, sachant que les manuels ne présentent pas toujours des documents intéressants, ne confondent peut-être pas suffisamment les points de vue”, ajoute Défendin Dénard.

“Je vais donc aller chercher bien plus d’ouvrages universitaires pour essayer d’apporter beaucoup plus de choses aux élèves”, ajoute-t-il. Mais tous les professeurs ne se donnent pas cette peine face à un sujet complexe et délicat, mais aussi par manque de formation. C’est pourquoi certains ne donnent que les grandes dates et ne s’attardent pas sur la période.

Des élèves ont entendu d’autres histoires

Pourtant, les élèves sont généralement attentifs, à l’image d’Amine et de Sofiane, d’origine algérienne. Ces derniers n’ont pas été totalement satisfaits du cours qu’ils ont eu sur la guerre d’Algérie et pour cause : à la maison, on leur raconte l’Histoire tout autrement.

“Dans les livres, ils minimisent un peu ce qu’ils ont fait : ils ne parlent pas des femmes violées, des maisons brûlées.

C’est les amis, les tantes, les grand-mères, ma grand-mère qui m’ont appris tout cela”, témoigne ainsi Amine.

“On est obligés de suivre le programme, on ne peut pas dévier, les professeurs nous ressortent cela à chaque fois”, renchérit Sofiane, avant de conclure : “on n’est pas d’accord sur tout”. (…)

Europe 1

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