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18 Mars 1962. La chose peut paraître extraordinaire mais c’est un fait… la guerre d’Algérie n’est pas terminée, dans les esprits… Et le prêchi-prêcha des historiographes « officiels » qui besognent à rebrousse-temps, comme celui des associations néo-négationnistes, n’y changera rien. (…)

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Plus d’un million de rapatriés, « ces petites gens avec ces bagages de la honte qui sont ceux de la désespérance et de la peur… » comme l’écrivait en 1962 un confrère du quotidien Le Méridional, emportaient aussi avec eux la mémoire d’une injustice d’autant plus insupportable qu’elle était fondée sur la bêtise et l’hostilité à l’état brut ; l’absurde, qui donne la nausée et qui rend tout homme étranger au monde qui l’a vu naître.

Ils fuyaient la certitude de la mort, ils fuyaient la haine et les massacres qui n’épargnaient pas même les femmes et les enfants… C’était l’exode.

Et trop souvent, ils furent reçus comme des pestiférés… De Gaulle et le gouvernement ne les attendaient pas, tout au plus pour des vacances ou pour liquider ceux de l’OAS,

la gauche ne les aimait pas et les désignait à la vindicte populaire,

ils étaient la mauvaise conscience d’une nation qui ne voulait plus souffrir.

(…) Et comme le temps était aux décolonisations, volontaires ou forcées, il fallait choisir ses victimes. Les rapatriés n’en étaient pas, et n’en sont toujours pas, pour le MRAP par exemple. Un million d’hommes, femmes et enfants passés à la poubelle de l’Histoire.

Pourquoi le MRAP se refuse-t-il à voir aujourd’hui encore le nettoyage ethnique dont ces Français-là ont été victimes ? (…)

(…) Pour revenir en France, il suffit de voir le nombre de publications, de films, émissions et documentaires consacrés à tel ou tel aspect de la guerre d’Algérie pour comprendre que ce n’est pas fini. D’ailleurs, pour le cinquantième anniversaire des accords d’Évian (18 mars 1962), le directeur des Archives de France avait sollicité le concours d’un historien spécialiste de cette période, Guy Pervillé, de l’université de Toulouse-Le Mirail (Ndlr : auteur d’un Que Sais-je ? sur La Guerre d’Algérie), pour la rédaction d’un texte « objectif » sur la fin de la dite guerre.

L’historien s’est exécuté, a remis son travail dans les temps, mais… il lui a été signifié que son texte avait été caviardé largement.

Ce qui se rapportait là-dedans aux enlèvements et meurtres de Français, ainsi qu’au triste sort des Harkis abandonnés et livrés à leurs bourreaux avec l’assentiment de De Gaulle avait été… censuré. (…)

L’Union

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