Texte du Collectif des membres de la mission «Médias et diversités», comprenant notamment Pascal Blanchard, Virginie Calmels, Dominique Gerbaud, François Landesman, Fadila Méhal, Nora Melhli, , Mouloud Mimoun, Nordine Nabili, Yazid Sabeg, Marie-Laure Sauty de Chalon, Bernard Spitz, Jean-Marc Tassetto…
Puissent les médias en être demain le fer de lance. Puis suivront les partis politiques, la diplomatie, l’armée, les corps préfectoraux, les présidences de région… Rien de plus normal […].
Une décennie que l’on parle de diversité dans les médias. Les rapports se succèdent, les comités émergent… et pourtant les médias ne changent guère.
Au Canada, aux États-Unis, en Grande-Bretagne les médias sont aux «couleurs» des citoyens. Pourquoi la France bloque-t-elle sur cette question alors que tout le monde reconnaît qu’une «bonne» représentation médiatique est un facteur d’intégration des minorités dites «visibles», que le contenu des programmes ou des informations s’enrichissent de la diversité (comme le montre le succès d’Intouchables), que l’impact économique est certain pour élargir sa cible de public comme le souligne l’audience des émissions de Canal +. Alors, pourquoi ce blocage ? […]
Tout est prêt du côté des outils pour une France qui a du mal à rendre l’autre visible dans les médias et pour des médias aux rédactions trop blanches. Les jeux vidéos et internet doivent aussi être à l’écoute des diversités culturelles car ils sont aujourd’hui des médias premium de ces territoires pour leur public jeune. Ce n’est pas une question secondaire, ce n’est pas une question morale, c’est la première étape d’une société qui s’assume, se regarde en face, qui donne à voir des modèles identificateurs et promeut une représentativité de tous. […]