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Pour plusieurs spécialistes des banlieues et de l’islam, les jeunes des cités qui basculent dans la radicalisation islamiste ne sont qu’une poignée mais révèlent l’existence d’un ressentiment envers la société française, soulignent-ils.

La société française et les pouvoirs publics ont considéré l’islam comme une religion étrangère, exogène, ce qui crée chez de nombreux musulmans une forme de ressentiment.

«Il y a probablement une dimension personnelle, familiale, psychologique dans le personnage. Cette histoire ne peut pas arriver à n’importe quel jeune en déshérence en banlieue. Sinon, il y aurait des milliers de Mohamed Merah, ce qui n’est pas le cas», explique Laurent Mucchielli. […]

Pour Mohamed Adraoui, enseignant à Sciences-Po, il y a «des ferments de frustration et de radicalisation» chez les musulmans de France. Mais «un grand nombre des processus de radicalisation individuelle constatés ces dernières années ne s’expliquent pas par la banlieue», dit ce chercheur qui a travaillé sur le rapport Banlieue de la République, qui soulignait en octobre dernier une «visibilité croissante» du religieux comme lien social dans les banlieues. […]

Comme Antoine Basbous, politologue à l’Observatoire des pays arabes, tous soulignent que les jeunes tournés vers la radicalisation restent isolés et ne représentent pas un courant au sein de la population. «Finalement ceux qui ont eu ce parcours se comptent par quelques dizaines et ne constituent pas une menace pour la paix sociale», dit-il.

Yahoo/Reuters

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