«Black», «minorité visible», «issu de la diversité»… Les contournements sont nombreux, aussi bien à l’écrit qu’à l’oral. Comme si ne pas dire permettait d’éviter le racisme. (…)
(…) Les contournements sont encore nombreux, aussi bien à l’écrit qu’à l’oral.
En 2002, les éditeurs de l’historien François Durpaire lui avaient demandé d’ôter le mot noir qui figurait dans le titre de son livre, et l’avaient remplacé par «diversité».
Les choses se sont depuis assouplies, mais l’attitude est loin d’être décomplexée. Après l’élection de Barack Obama en 2008, la médiatrice du journal Le Monde écrivait, dans un article intitulé «Appeler un Noir un Noir», que pendant la campagne américaine,
les lecteurs avaient été nombreux à accuser le journal de «racisme sous-jacent» dès qu’un article décrivait quelqu’un comme noir.
Une lectrice avait même qualifié de dérapage le fait d’identifier le père d’Obama comme un «Noir kenyan». Fallait-il taire cette information? Dire que quelqu’un est noir est-il raciste?
L’association Les Indivisibles (dont vous pouvez retrouver des tribunes sur Slate) tente depuis quelques années de rassurer la population. «L’utilisation du mot noir ne fait courir aucun risque ni à vous ni à votre entourage», rappelait une de leurs vidéos.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=qLvv-__fNv8[/youtube]
Certains journalistes continuent pourtant de préférer le mot anglais, même dans des registres qui ne sont pas familiers. Dans le Nouvel Observateur en novembre 2011, l’ex-candidat aux primaires républicaines Herman Cain était «un black sorti de nulle part» ou encore «un black charismatique». (…)