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L’attaque 

La bave (à moins que ce ne soit la salive) aux lèvres, le procureur fait pleuvoir les coups sur tous ses ennemis, de SOS Racisme à François Bayrou, qui ont commis le crime odieux « d’accuser […] Marine Le Pen ». Scandale !

Tout le papier rioufolesque est frappé du sceau de la rhétorique pernicieuse, procédant par exagérations grandguignolesques, rapprochements abusifs et sophismes dits « de la pente glissante ». (…) Cette logique, mue par des ressorts proches de la paranoïa (…)  l’éditocrate éructant (…) C’est toujours cette « logique » délirante qui rend possible un point Godwin d’anthologie, Rioufol parvenant à introduire au bout de dix lignes le concept de « nazislamiste » et à rappeler l’alliance entre un grand mufti et Hitler – au cas où on le soupçonnerait, lui, d’accointances avec le second. Chapeau l’artiste !

(…)

on pourrait l’accuser de complicité avec Anders Breivik.

(…)

cette pratique de l’amalgame boutefeu (…)  Couleur de peau, nationalité, ethnie, religion, tout se mélange dans l’esprit de Rioufol, obsédé par la grande croisade à venir. On attend maintenant avec angoisse son analyse sur « l’origine » (d’appellation contrôlée ?) (…) les Français innocents [© Raymond Barre]

(…)

attiser les feux de la haine, jouer sur les peurs, jeter à la vindicte populaire des noms, des communautés, pour pousser dans la sens du conflit que l’on appelle de ses vœux. Et empêcher tout débat sérieux et approfondi sur les problèmes de l’intégration ou des quartiers. J’ai relu attentivement le billet de Rioufol : dans cette longue litanie de coupables et de traitres désignés, le mot République, à la différence de « France » ou « d’identité nationale », n’apparaît pas une seule fois. Au moins, le message est clair, et les anti-républicains (et autres communautaristes) pas seulement là où on le croit.

lire l’article de Marianne du 22/03/2012 

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La Réponse 

Les victimes de Mohamed Merah sont déjà oubliées. En revanche, les tentatives de justification de sa barbarie deviennent des lieux communs chez ceux qui, après les effarements d’usage, aimeraient faire croire que le parcours du terroriste serait le résultat de son exclusion sociale : un rejet mettant en cause la société, son racisme, ses discriminations, etc. (…) le tueur est “une victime d’un ordre social qui l’avait déjà condamné, lui et des millions d’autres, à la marginalité, à la non-reconnaissance de son statut de citoyen à égalité de droit et de chance”. Ce pathos enchante ceux qui ne veulent voir dans la tragédie qu’un acte isolé commis par un fou, et surtout pas l’influence de l’idéologie djihadiste qui tente embrigader des déracinés. C’est ainsi qu’un responsable de la campagne de François Hollande, Romain Pigenel, s’est fendu sur le site Marianne 2 d’une attaque contre votre serviteur (décrit notamment comme un “éditocrate éructant” “la bave aux lèvres”), dans des termes dignes de la presse d’extrême-droite des années trente.

Cette gauche haineuse et bas de plafond ne devient loquace que quand il s’agit d’injurier ceux qui mettent en garde contre la survenue d’un nouveau totalitarisme.

Ce n’est pas sur elle qu’il faut compter pour analyser les causes d’une fracture identitaire qui a vu, ces derniers jours, des pages Facebook héberger des soutiens à Merah, tandis que, en banlieues, de nombreux enseignants ont dû renoncer à faire observer une minute de silence pour les jeunes victimes juives, devant l’hostilité de certains élèves.Ce lundi, Libération donne la parole à Laurence, éducatrice de 47 ans dans un quartier difficile de Toulouse, qui confie que :

l’antisémitisme est ancré de façon incroyable. Cela fait dix ans que j’entends des choses choquantes. C’est la nausée.

Force est aussi de noter la faible participation de la communauté musulmane (hormis, à Toulouse, la présence auprès des autorités religieuses juives du courageux imam Chalghoumi) lors des quelques manifestations de ce week-end. Le comble de l’hypocrisie a d’ailleurs été atteint, à Paris, avec la participation de mouvements d’extrême gauche à une marche contre un terrorisme qu’ils excusent chez les islamistes palestiniens. Une société qui produit un tel monstre est sûrement une société malade. Mais une religion qui enfante un tel culte de la mort est aussi une religion malade. Et c’est bien l’islam qui est interpellé par le drame national commis par ce fanatique qui, selon Bernard Squarcini, patron du renseignement intérieur “s’est auto-radicalisé en prison, tout seul, en lisant le Coran”. Alors que Tareq Oubron, grand imam de Bordeaux louangé par Alain Juppé, demande que “l’histoire de la France soit réécrite à la lumière de la présence musulmane aujourd’hui” (Libération, vendredi), en reprenant ainsi le discours de Ramadan, (…)

Billet d’Ivan Rioufol du 26/03/2012 

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