Fdesouche

Une semaine, une toute petite semaine après l’horreur de ces enfants massacrés sous les yeux de leurs parents. Une semaine et déjà, la société du spectacle a recyclé l’abomination, déréalisé les faits et organisé le déni. (…)

(…) Donc, il est bien entendu que la « sécurité » est de retour dans la campagne http://img28.imageshack.us/img28/5316/63430663561184.jpgélectorale. Et l’on va pouvoir débattre de l’organisation des forces de l’ordre, réclamer solennellement la reconstitution de la police de proximité (dont quiconque doué de mémoire peut rappeler les résultats).

Même le terme « terroriste », répété à l’envi, permet de transformer l’événement en une conspiration d’une machine lointaine nommée Al Quaïda.

Une affaire d’agents secrets, donc, de soldats et de flics.

Un jeune Français qui a passé une dizaine d’années sur les bancs de l’école républicaine peut abattre à bout portant une fillette parce qu’elle est juive, il peut tuer des militaires pour « mettre à genoux la France », et il n’y aurait là qu’une affaire de bon fonctionnement des services de renseignement ? Son frère commence par se déclarer fier de ce qu’il a fait ;

après la minute de silence observée dans les écoles, des jeunes demandent à leur professeur s’il y aura « une minute de silence pour les enfants palestiniens », et l’on ne devrait pas chercher plus loin ?

Il y a dix ans paraissait un livre, Les Territoires perdus de la République (Mille et une nuits), dans lequel des professeurs alertaient sur un climat qui commençait à les inquiéter.

Ils expliquaient comment certains élèves contestaient de plus en plus violemment les cours d’histoire ou de biologie.

Ils décrivaient les importations récurrentes du conflit israelo-palestinien, les références à un Islam simpliste et littéraliste, coupé de son histoire et de ses évolutions, l’antisémitisme quotidien, agressif et assumé.

Ils racontaient les comportements machistes de petits caïds pétris de leur toute-puissance. Un silence gêné accompagna la publication du livre.

D’aucuns lui reprochèrent de ne pas assez insister sur le racisme anti-arabe et anti-noir, de ne pas jouer l’équilibre des victimes, de ne pas chercher d’excuses.

Quelques années plus tard, le rapport Obin tentait lui aussi de sortir les autruches du sable.

Il décrivait les atteintes à la laïcité dans certains établissements scolaires, les demandes confessionnelles croissantes, les difficultés à faire appliquer la règle commune.

Ce rapport, que le ministère de l’éducation nationale mit un an à rendre public, fut bien sûr récusé par toute une armada de chercheurs : pas scientifique, car il portait sur une soixantaine d’établissements les plus problématiques, accusèrent certains qui oubliaient que le rapport ne se voulait pas un panorama de toutes les écoles de France mais bien une photographie d’un phénomène à l’œuvre dans une partie importante des banlieues françaises.

Islamophobe, proclamèrent les autres, pour qui les faits décrits dans le rapport ne devaient pas être l’être ouvertement :

ne pas « stigmatiser », tel est le credo de l’époque. (…)

Le Figaro blog

Fdesouche sur les réseaux sociaux