Dans une interview exclusive à Afrik.com, François Hollande, présente sa vision des relations entre la France et l’Afrique et sa politique en matière de diversité et d’immigration.
La France devra renouer avec sa tradition républicaine, laïque et tolérante.
Nicolas Sarkozy avait fait beaucoup pour l’image de la «diversité» en nommant des exemples issus de l’immigration à des postes importants de son gouvernement : Rama Yade, Rachida Dati, Fadela Amara …. Si vous étiez élu, y aurait-il aussi des nominations symboliques de ce type ?
Je constate que les trois personnes que vous citez ne sont plus au gouvernement. Ma méthode sera différente et s’inscrira dans la durée. Depuis des années, le Parti socialiste a fait émerger dans ses rangs de jeunes élus de toutes origines. Beaucoup ont fait leurs gammes au niveau municipal, départemental, régional et national. Cette diversité est aujourd’hui notre richesse, et nous l’accentuerons d’ailleurs aux prochaines élections législatives. Si les Français en décident ainsi, la prochaine Assemblée nationale sera donc fortement renouvelée, diversifiée et féminisée. […]
Que pensez-vous de la manière dont les thèmes religieux ressurgissent actuellement dans le débat politique ? N’est-ce pas contraire à la tradition républicaine, laïque et tolérante de la France ?
J’y vois une tentative, souvent grossière, de diversion. Le candidat sortant cherche à flatter un électorat intolérant, pour assurer sa présence au second tour en récupérant des voix par un rapprochement de ses positions avec celles de l’extrême droite. La majorité sortante tente à l’évidence de masquer ses résultats économiques désastreux – 10% de chômage, déficit élevé, dette explosive – par la désignation de boucs émissaires. […] Après avoir jugé ce thème peu important, lorsque l’extrême droite tentait de lancer la polémique, la majorité actuelle s’en est finalement elle aussi saisie. […]
Pensez-vous que l’homme africain est «entré dans l’histoire» ?
L’histoire de l’Humanité a commencé en Afrique. […]