Mis en lumière dans le documentaire « Salle des profs », le collège Pilâtre-de-Rozier (XIe) n’arrive plus, depuis la rentrée, à maintenir la discipline. Alors que les familles choisissent ces jours-ci le futur collège de leurs enfants, le collège Pilâtre-de-Rozier craint la disgrâce. Cet établissement du XIe, jusqu’ici prisé des parents, enchaîne les incidents depuis la rentrée.
A la lisière de quartiers aisés et populaires, l’établissement de 525 élèves était parvenu, ces dernières années, à conserver dans ses murs des enfants de tous les milieux. Il affichait l’an dernier 93 % de réussite au brevet et a été choisi, en janvier 2011, pour le tournage d’un documentaire remarqué sur le métier d’enseignant. « On s’est battus des années pour monter des projets, créer un ciné-club, organiser un forum des métiers… racontent les représentants des parents d’élèves. Ces derniers temps, les familles demandaient des dérogations pour venir à Pilâtre. Et maintenant, ils ne savent plus s’ils doivent y laisser leurs enfants. On ne veut pas laisser faire cela. »
L’inquiétude est née en novembre : un élève, sorti sans autorisation à la sonnerie de 11 heures, s’est fait agresser dans la rue alors qu’il aurait dû être en classe. Ses racketteurs, qui lui avaient volé ses clés, ont cambriolé l’appartement de ses parents. Cet hiver, un enfant s’est fait voler son portable en plein cours, d’autres ont joué à la récré avec des pétards ou des gaz lacrymogènes.
A plusieurs reprises, le rectorat a envoyé sur place ses « experts » en discipline. Plusieurs cadres, en arrêts maladie, ont été remplacés. Des mesures ont aussi été prises pour améliorer le contrôle des entrées et des sorties des élèves. « Nous suivons ce collège de très près mais il ne faut alarmer personne, insiste Philippe Fatras, le directeur de l’enseignement secondaire au rectorat. Nous travaillons à restaurer une réponse adulte cohérente autour du chef d’établissement, pour que tout le monde aille dans le même sens… »