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Pour Michel Wieviorka sociologue, les tueries de Montauban et de Toulouse, ont montré que la notion de «communauté» juive étaient acceptée en France par les autorités de l’Etat. Il estime qu’il faudra également en reconnaître d’autres.

Notre république n’est plus capable de refouler les particularismes identitaires dans le seul espace privé, voire de les sommer de se dissoudre dans le creuset national.

Le radicalisme républicain et nationaliste est poussé très loin par l’extrême droite et une partie de la droite classique. […] Quand François Fillon s’en prend aux «traditions ancestrales» de l’abattage rituel, chez les musulmans et les juifs, il s’appuie sur une conception du progrès qui combat les particularismes au nom de la science ou de la technologie, il plaide, finalement, pour plus qu’une intégration : une assimilation.

Mais quatre juifs ont été assassinés, et ce crime a révulsé l’opinion, plus encore que l’assassinat de trois militaires. Presque toute la classe politique, chef d’Etat en tête, a tenu à faire connaître sa compassion pour la communauté juive. Rien n’a manqué à la reconnaissance : face à l’horreur, l’école confessionnelle a été mise sur le même plan que l’école publique, le fait de participer à des cérémonies dans des synagogues n’a suscité aucun état d’âme de la part de ceux qui y ont représenté la puissance publique, et la double nationalité des victimes n’a été en aucune façon un problème, au point que Nicolas Sarkozy a choisi d’accompagner leurs cercueils jusqu’à l’aéroport d’où ils sont partis pour Israël.

Là réside le troisième point à prendre en considération pour avancer dans la réflexion : même les plus républicains des responsables politiques, les plus ardents pourfendeurs du communautarisme, reconnaissent l’existence en France de la communauté ou des communautés juives. Ce qui est bien. […]

Libération

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