Dès que la juge commence à évoquer son casier judiciaire, Halil Emiroglu tempête : “Ça va, tout ça c’est mon passé.” Il faut dire qu’Halil Emiroglu, 26 ans, a parfois du mal à se contenir. Sa compagne, Aurore, lui avait amené ses deux enfants et au moment de repartir, il avait refusé le départ. Il l’avait séquestrée avec une arme. Trois jours plus tôt, au parloir de la maison d’arrêt, il avait tenté d’étrangler la jeune femme, qui était venue lui rendre visite avant sa libération conditionnelle, accordée par un juge. “J’ai eu un mauvais réflexe.”
Sa violente rébellion contre les policiers, pendant la confrontation avec Aurore, relève-t-elle également d’un mauvais réflexe ? D’autant qu’un policier a eu l’auriculaire cassé… Emiroglu aurait tenté de porter un coup de tête à un agent. “Non, je voulais juste me lever de la chaise. En fait, je me suis débattu mais pas avec force. Et puis j’étais tellement bouleversé de tous les bobards que disait ma compagne, sur la séquestration et la violence !”
“Moi je suis Turc, elle est gitane, elle a son caractère, aussi…
Reste quelques éléments matériels, comme les témoignages de la mère d’Aurore ou les 600 cartouches découvertes par les policiers, en perquisition. “Je les ai trouvées sur une plage.” Pourquoi se disputer si souvent avec la mère de ses enfants ?
Le procureur reprend chaque infraction pour faire remarquer à Halil Emiroglu : “Ce n’est jamais de sa faute et il a toujours une bonne raison ! Mais il était en libération conditionnelle donc il a largement failli.” Sans oublier le “bon égocentrisme du prévenu, mais après 54 mois en prison, monsieur, il n’y a pas de quoi être fier !”
Halil Emiroglu sera condamné pour violences volontaires à un an de prison dont 6 mois avec sursis.