(…) Dans la vraie vie, le 26 février dernier, dans la ville américaine de Standford (Floride), un adolescent du nom de Trayvon Martin se serait fait descendre sans sommation par George Zimmerman, membre d’une milice de quartier. Depuis, l’Amérique relance le débat sur la vente des armes -et les neighborhood watches ont mauvaise presse, cela va sans dire.
Et l’on attend toujours le procès de Zimmerman (toujours en liiberté surveillée). Et ce week-end, le cinéaste Spike Lee (Malcolm X, Inside Man) aurait publié sur Twitter l’adresse de la famille Zimmerman à ses 250 000 (environ) followers.
Sous-entendu : il faut faire justice soi-même ? Les réponses à ce tweet sont d’une brutalité explicite, appelant à la curée : “Il doit mourir !”, “Butez-le !”, “Chopez l’enculé !”, etc. La vox populi 2.0.
Sauf que ce n’est pas George Zimmerman qui habite à l’adresse indiquée, mais une dame d’un certain âge appelée Elaine Zimmerman, d’après un journaliste du Washington Times, qui vit depuis dans l’angoisse de se faire agresser.
Bref, Spike Lee a fait une double erreur : d’abord en publiant l’adresse, ensuite en se trompant d’adresse.
Mais le réalisateur, connu pour ses coups de gueule, voit surtout dans ce fait divers un crime raciste : un blanc qui flingue un noir. Lee ne fait rien pour calmer le jeu et enflamme Twitter en retweetant les messages de ses détracteurs (“Vous avez fait plus pour promouvoir le racisme que tout ce qu’a fait le Ku-Klux-Klan”, etc).
A l’heure où nous publions, le tweetclash continue : Lee déclarant récemment que “mon idée en retweetant ces délires racistes est de révéler cette saleté au monde”, dénonçant l’hypocrisie des “USA post-racistes” : (…)