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Très exactement 6 157 euros : voilà ce que coûte une réunion du conseil d’administration de l’Efsa, l’autorité européenne de sécurité des aliments. Par personne. On ne sait pas si les quinze membres du conseil d’administration ont été conduit à Parme [siège de l’Efsa] sur des chaises à porteurs, ni s’ils y ont dégusté des œufs de caille pochés tout en parcourant l’ordre du jour.

Ce que l’on sait très bien, en revanche – grâce à l’infatigable Monica Macovei, députée européenne roumaine spécialisée dans la lutte contre la corruption – c’est la conception qu’ont ces gens-là de leur fonction. Sur la seule année 2010, l’Efsa a déboursé 49 millions d’euros pour des contrats externes “de communication et de gestion”.

Comment de tels dysfonctionnements sont-ils possibles ? C’est très simple : parce que personne ne s’en soucie. Quand on demande à la Commission européenne ce qu’elle a l’intention de faire pour remédier aux dysfonctionnements de ces agences, on obtient invariablement la même réponse : nous avons les mains liées, le règlement intérieur des agences ne prévoit aucun droit d’ingérence, et nous avons déjà proposé, voilà des années, une réforme du mode de surveillance.

Les gouvernements européens sont manifestement les premiers responsables de cette situation. Depuis maintenant des années, la création d’agences fait l’objet d’une compétition inconvenante entre les pays membres.

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