Pendant près d’un mois, Générations Maghreb met en avant les influences arabo-judéo-berbères à Créteil. Une culture qui fait partie de l’histoire de la ville.
Du Maghreb, ils ont apporté leur langue, leur cuisine, leurs amitiés. Et ces bagages, ils les ont posés à Créteil dans les années 1960. A l’époque, la capitale du Val-de-Marne n’était qu’un village au milieu des champs. Les migrants ont contribué à sa construction. Génération après génération, à quoi correspond la culture arabo-judéo-berbère? C’est à cette question que tente de répondre, après une actualité sensible, l’événement Générations Maghreb, organisé par la MJC du Mont-Mesly et le centre socioculturel Madeleine-Rebérioux.
« Nous avons voulu revenir sur toute cette culture qu’ont en commun les juifs, les pieds-noirs, les Maghrébins. Comment aujourd’hui, ces racines se transmettent ou pas et comment elles perdurent et influencent la vie de tous les Cristoliens », résume Ariane Bourrelier, directrice de la MJC. Pour le maire PS de Créteil, il est évident que « le parcours de ces migrants a contribué au développement culturel et social de la ville. Evoquer cette histoire commune permet aussi de faire tomber les préjugés et de renforcer le vivre ensemble », se félicite Laurent Cathala.
Parmi les expositions, les visiteurs pourront découvrir les dessins de Farid Boudjellal. Le dessinateur a croqué avec humour la vie cristolienne. La photographe Sonia Blin a tenté de travailler sur les devantures cristoliennes, casher ou halal. L’artiste Rachid Koraïchi a peint « Créteil aux couleurs de la Méditerranée ».
Isabelle Sfez et son mari ont ainsi pris part volontiers à cet événement. Couple mixte, elle est juive, lui est kabyle. « Au départ, c’était un peu compliqué dans nos familles. Cela remonte à trente ans. Mais on a tous grandi ensemble. Et puis, nos cultures se ressemblent. Même si je ne comprenais rien au kabyle. La musique est différente aussi. » Trente ans plus tard, le mélange est-il plus facile entre les deux communautés? « Le poids de la religion empêche encore la mixité », constate Isabelle Sfez.
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Complément :
Les premières traces écrites faisant référence à Créteil remontent aux Mérovingiens : Vicus Cristolium. Ce toponyme est formé du préfixe crist et du radical Olium. Ces deux termes sont gaulois : « clairière » pour crist et « crête » pour Olium. La « clairière » de la « crête » du Mont-Mesly se trouve dès avant la romanisation sur la route reliant Paris et Sens