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Les idéologues salafistes récemment graciés pourraient bientôt s’organiser dans un cadre politique ou associatif afin de promouvoir officiellement leurs idées. Et si cela arrangeait tout le monde ? (…)

Tout ce débat est à inscrire dans un contexte plus global, insiste Abderrahim Mouhtad. “Partout dans le monde, des activistes wahhabites notoires sont relâchés ou autorisés à s’activer à nouveau. Il existe aujourd’hui une tendance à intégrer le mouvement salafiste dans la lutte contre le chiisme iranien, qui contrôle aujourd’hui des pays entiers comme l’Irak, la Syrie ou le Liban”, affirme le militant associatif.

Et le Maroc ne fait apparemment pas exception. Depuis quelques années, les services de sécurité prennent en effet très au sérieux la reconversion de plusieurs Marocains au chiisme venu du pays d’Ahmadinejad.

En 2009, le royaume n’avait ainsi pas hésité à rompre ses relations avec l’Iran, accusé de “menacer l’unicité du culte musulman au Maroc”.

Mais cela n’a, semble-t-il, pas stoppé la déferlante chiite qui s’abat sur le royaume. Dernière démonstration de force en date : les centaines de personnes qui ont assisté à l’inhumation à Tanger de l’imam marocain chiite récemment assassiné à Bruxelles.

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En Europe, le chiisme iranien gagne également du terrain dans les rangs des communautés arabes, et notamment marocaines.

“Le chiisme iranien oblige ses adeptes à prêter allégeance à un imam. Cela peut fragiliser la souveraineté de certains états”, explique un observateur. Que peuvent faire les salafistes dans ce cas ? “Les salafistes sont très hostiles au chiisme iranien et le combattent avec ses propres armes”, explique Mouhtad.

Cela semble même commencer à porter ses fruits au Maroc. Sur Internet, les habitués des forums de discussions salafistes n’hésitent plus, par exemple, à tourner en dérision les symboles du chiisme iranien comme Hassan Nasrallah ou à critiquer ouvertement certaines de leurs pratiques, jugées “déviantes”.

Salafisme. Un succès grandissant

Les adeptes du mouvement salafiste sont de plus en plus nombreux et de plus en plus visibles au Maroc. Ils représentent même une force politique incontournable dans des grandes villes comme Marrakech, Tanger, Oujda ou Fès. Mais distinguons d’emblée deux tendances principales. Il y a d’un côté la Salafia takfiriste, dont les adeptes militent pour une application forcée de la Charia et s’opposent à toute forme d’Etat civil. Et d’autre part, on trouve la Salafia dite modérée.

Les disciples de cette dernière, de plus en plus nombreux, travaillent sur l’éducation et combattent les hérésies (Al Bidaâ). Ils affirment vouloir promouvoir les valeurs authentiques de l’islam et suivre le chemin tracé par le prophète et ses compagnons. Ils restent cependant très prudents sur des sujets glissants comme l’application de la Charia. Les adeptes de ces deux formes de salafisme restent très actifs sur le terrain.  (…)

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