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Au moment du drame de Toulouse, le cardinal archevêque de Lyon, Philippe Barbarin, était à New York pour rencontrer des rabbins. Comment a-t-il vécu l’événement ? Il répond à nos questions.

Il était à peine plus de 5 heures du matin à New York, quand nous avons appris ce drame. Aussitôt, j’ai appelé le grand rabbin de Lyon, Richard Wertenschlag, le président national du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), Richard Prasquier, et celui de Rhône-Alpes, Marcel Amsallem. […]

On comprend que ces violences monstrueuses, qui reviennent cycliquement, engendrent la peur. Mais, plutôt que de céder à ce sentiment sous prétexte de ne pas tomber dans l’angélisme, je préfère que nous relayions les paroles des musulmans qui sont conscients de ce danger et affirment avec force qu’aucun crime ne peut être commis au nom de Dieu. Plusieurs dénoncent la violence de certains prêches dans leurs mosquées et lancent un appel aux responsables politiques pour en être délivrés. […]

Par ailleurs, il y a une réflexion à mener sur le concept de laïcité, utilisé parfois dans des sens contradictoires. […] Il est clair que le contexte [de 1905] n’est plus le même et que ce mot doit être repensé à partir des diversités culturelle et religieuse que vit notre pays, aujourd’hui. Il y a quelques années, j’avais été frappé par une tribune d’Alain Jakubowicz dans Le Monde, intitulée : Laïcité, aïd’cité, yid’cité. Il avait forgé ces deux néologismes pour montrer le chemin encore à parcourir pour sortir d’une laïcité pensée à partir du contexte catholique.»

La Croix

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