Jamais depuis l’avènement de la démocratie, le pays n’avait adopté un budget aussi sévère. Bruxelles approuve mais les habitants sont pris à la gorge.
“L’Espagne cessera d’être un problème pour l’Europe avec le nouveau budget.” Le message optimiste du ministre espagnol de l’Économie, Luis de Guindos, lancé à ses homologues européens lors du sommet de l’Écofin à Copenhague, n’a guerre rassuré les Espagnols.
Alors qu’un vent de contestation souffle avec une violence redoublée sur le pays, que les turbulences économiques s’amoncellent, le gouvernement conservateur a présenté, vendredi au lendemain de la grève générale, le budget le plus austère depuis la fin de la période franquiste.
Or, les mesures annoncées pour sortir le pays de la crise n’ont guère convaincu, à l’exception de Bruxelles, qui souhaite voir le projet au plus vite approuvé par le Parlement.” (…)
Un million de chômeurs en plus fin 2012
Autant de mesures qui, aux yeux des deux principaux syndicats, l’Union générale des travailleurs (UGT) et les Commissions ouvrières (CCOO), ne serviront pas à faire baisser le chômage, véritable fléau de l’économie espagnole. L’Espagne détient le triste record de sans-emploi – près de 23% des actifs, le double de la moyenne européenne.
“Les infrastructures perdent une enveloppe de 1,7 milliard d’euros, cela revient à détruire des milliers d’emplois dans la construction”, se lamente une syndicaliste de l’UGT. “Et ce n’est pas la réforme du marché du travail, qui va redynamiser l’emploi”, commente-t-elle. Les prévisions sont en effet pessimistes :
le chômage poursuivra son ascension pour se hisser à un taux de 24,5% de la population active, soit un million de plus d’Espagnols sans travail à la fin de 2012.