Rue Jean-Jaurès à Liévin (Pas-de-Calais). Le soleil inonde le parking de cette cité HLM, au cœur d’un fief socialiste. On parle volontiers ici de la présidentielle. Et de Marine Le Pen.
L’ascension de la frontiste a démarré à Hénin-Beaumont, à 15 km, où les turpitudes de l’ex-maire Gérard Dalongeville (PS) ont longtemps servi le FN. « C’est la candidate locale, une femme courageuse, explique Alfred, un retraité qu’un voisin aide à monter ses courses. Il fallait être aveugle pour ne pas voir ce qu’elle dénonçait. » Cet ancien d’Algérie n’est pas le seul à confier sa sympathie pour la présidente du FN. « Je la préfère à son père, précise Laëtitia. Ce qu’il disait à la télé, c’était pas correct. » Laurence, qui rentre du boulot, va plus loin : « C’est celle qui répond le mieux à mes questions. Il faut arrêter de la diaboliser. »
Défense des ouvriers
En 2007, Jean-Marie Le Pen était loin derrière Ségolène Royal (18,22 % contre 33,65 %), mais il devançait Nicolas Sarkozy de deux voix. « Au niveau national, je trouve Hollande pas crédible, témoigne Stéphane. Sarko, il nous sort la même sauce qu’en 2007. Cette fois, je vais voter Marine. » Idem pour Claudine, femme de ménage, qui veut un candidat qui « défende les ouvriers » : « Le PS, la gauche, j’y crois plus. » « Moi, j’aurais du mal quand même, conclut Brigitte. Le père de mes enfants est algérien. Elle ne dit pas que des choses bien.(…)