Le 13 mars, le Front national de Haute-Loire avait annoncé que deux élus du département avaient accordé leur parrainage à Marine Le Pen pour la présidentielle. Sans révéler leur nom. Après que le Conseil constitutionnel a validé et tiré au sort les 500 parrainages nécessaires pour concourir à l’élection, le nom de l’un d’eux a été révélé au Journal officiel et, sans surprise, repris par les médias locaux et certains blogs.
En 2007, aucun élu n’avait donné sa signature à Jean-Marie Le Pen alors candidat du FN, rappelle Pierre Cheynet, secrétaire départemental du FN de Haute-Loire. Cette année, l’homme a parcouru le département presque jusqu’au dernier moment pour obtenir un paraphe. Et c’est bien “au dernier moment” qu’il a reçu celui de Gilles Saumet, maire de Saint-Maurice-de-Lignon, une commune proche de Mézères, lieu d’attache de ce blog.
“Il vaut mieux qu’elle perde à la régulière”
Mardi matin, en “Une” du journal local, La Tribune-Le Progrès, on ne pouvait pas le manquer : “PARRAINAGE, le maire de Saint-Maurice-de-Lignon explique pourquoi il a signé pour Marine Le Pen”. Pour lui, il s’agissait d’une question de démocratie :
“Déjà, qu’on annonce un nombre record d’abstention lors de cette consultation, mettre sur la touche un candidat qui représente 15 % c’est entacher la légitimité et la représentativité de celui qui sera élu quel qu’il soit, explique-t-il (…) Nous aurions pris un gros risque de l’écarter de cette consultation en ne la parrainant pas. Il vaut mieux, pour la démocratie, qu’elle perde à la régulière, en se présentant aux suffrages des Français.”
L’homme se défend de tout soutien idéologique à Marine Le Pen et explique d’ailleurs avoir participé aux primaires socialistes au nom du droit à “exprimer [sa] préférence”, dit-il. “Je participerai de la même manière aux primaires de droite dont je ne doute pas qu’elles seront organisées dans cinq ans”, ajoute-t-il.
Bien sûr, ce parrainage n’est pas sans conséquences, avoue-t-il dans l’interview :
“Je croise des regards et des attitudes qui me laissent à penser que les gens du cercle familial, du cercle des amis, des élus que je côtoie, et du cercle de mes administrés se méprennent sur mes convictions”, lâche-t-il, avant d’annoncer sans ambages pour qui il votera le 22 avril : ce sera… François Bayrou, le candidat du MoDem.