Article de yabiladi sur la lutte entre l’Union des communautés et organisations islamiques d’Italie (UCOII), proche des Frères musulmans, et la Confédération islamique italienne (CII), proche du Maroc, pour le contrôle de l’islam en Italie.
«Il ne peut y avoir d’accords avec ceux qui, comme l’UCOII, nie l’existence de l’Etat d’Israël». (Andrea Ronchi, ministre italien pour la Politique communautaire)
«Les mosquées en Italie poussent comme des champignons». C’est le titre accrocheur d’un article du chercheur Soeren Kern au Gatestone Institute. Un titre qui peut évoquer le péril islamique pour ce pays de tradition catholique. Mais en réalité, son analyse révèle un nouveau paradigme de l’islam en Italie opposant les Frères musulmans au rite malékite venant du Maroc. Explications.
Aujourd’hui, l’islam en Europe fait peur. Plus de 16 millions de musulmans dans l’UE, ils sont 1,5 million en Italie. Dans un pays dont le catholicisme était encore la religion d’Etat jusqu’en 1984, il est difficile d’accepter la présence de plus en plus visible d’une nouvelle religion. Pourtant les autorités italiennes ont réussi à instaurer une relation apaisée avec la communauté musulmane. Ainsi, pour le Marocain Hamid Fikri, Président de la Mosquée Centrale de Gênes, «la création d’un centre cultuel islamique, ou d’une mosquée proprement dite, nécessite de simples démarches administratives». Selon lui, Il n’y a que le parti d’extrême droite, la Ligue du Nord (Lega Nord) qui reste hostile à la multiplication des lieux de culte islamiques.
Pourtant, une organisation de musulmans d’Italie dérange. L’Union des communautés et organisations islamiques d’Italie (UCOII) qui représente 60% des mosquées du pays, dérange au plus haut sommet de l’Etat. En effet, cette organisation proche des Frères musulmans ne parvient pas à accéder au statut d’interlocuteur privilégié du gouvernement. […]
Ainsi, le Maroc avance ses pions dans le contrôle de l’islam d’Italie en soutenant la création de cette confédération qui lui est acquise. Le Royaume chérifien fait ainsi coup double : lutter contre l’idéologie islamiste des Frères musulmans qui pourraient influencer les membres de la communauté marocaine en Italie et imposer aux yeux de l’Etat italien son islam malékite comme l’islam modéré dont il a besoin. […]