Les salaires s’emballent sur le continent asiatique. Dans certaines provinces chinoises, le SMIC est au même niveau qu’en Roumanie. Mais la Chine devient-elle vraiment moins compétitive?
La compétitivité de l’Asie est-elle en chute libre? Les journaux anglo-saxons et français lancent le débat, chiffres étonnants à l’appui. Selon le Wall Street Journal, les rémunérations s’enflamment sur tout le Continent asiatique. En Thaïlande, le salaire minimum devrait faire un bond de 40% début avril. En Indonésie, il a déjà augmenté de 20% dans plusieurs secteurs ces derniers mois.
En Chine, les salaires ont fait un bond de 181% depuis 2004.
Dans plusieurs régions chinoises, le salaire minimum est désormais au même niveau qu’en Bulgarie et en Roumanie, précise le journal Les Echos.
Cette flambée des rémunérations, à peine ralenti par la crise, signe-t-il la fin du “low cost” en Asie? C’est encore trop tôt pour l’affirmer. Certes, si on en croit les manuels d’économie, la Chine et ses voisins vont perdre, avec la hausse des salaires, leur avantage concurrentiel dans les secteurs intensifs en main d’oeuvre, comme le textile ou l’électronique.
Un phénomène qui devrait conduire dans un second temps, à une montée en gamme des pays asiatiques.
Sauf que, sur le terrain, ce n’est pas vraiment ce qu’on observe, note Françoise Lemoine, économiste spécialiste de la Chine au Cepii. Ces derniers mois, les exportations chinoises, par exemple, ont ralenti moins vite que le commerce international.
En d’autres termes, le poids de l’Empire du milieu dans les échanges s’est plutôt renforcé sur la période récente, même si l’annonce d’un déficit commercial record a refroidi les marchés ! (…)