Pour Maurice Tarik Maschino, journaliste, parler de musulman «modéré» signifie que les musulmans ne sont pas mieux acceptés qu’autrefois. (Voir son portait sur wikipédia )
Crise socioéconomique, idéologie fascisante : ce n’est pas demain qu’il fera bon vivre en France pour les musulmans, si «modérés» soient-ils.
La presse française vient de découvrir une nouvelle sorte de musulman : le musulman «modéré». L’expression revient de plus en souvent dans les médias et le langage courant.
Si les mots ont un sens, ce ne peut être qu’un musulman qui pratique modérément sa religion. Qui n’est donc pas trop musulman. Qui, on l’espère, le sera encore moins demain. Mais encore ? La presse ne le dit pas, et s’en garde bien. Car le musulman modéré ne l’intéresse pas, elle ne l’a jamais rencontré. Et pour cause : le musulman modéré est une abstraction, un pseudo-concept ou un concept de guerre, dont la fonction est d’exciter dans l’imaginaire des lecteurs les stéréotypes habituels qui stigmatisent les musulmans.
Loi antiraciste oblige : il n’est plus possible de parler des musulmans comme on le faisait encore dans les années 1930, quand il était évident, pour tous ou presque, que les musulmans étaient des fanatiques à «l’âme primitive» et à «la sauvagerie naturelle» qui jouaient facilement du couteau, violaient les femmes et s’abandonnaient à leurs «instincts violents».
Il se peut que ces clichés aient vieilli, mais il est certain que l’image des musulmans, en France, reste très négative. A ce point que le terme même de musulman remplace aujourd’hui les termes Arabe ou Maghrébin – termes dévalorisants (travail d’Arabe, les Nord-Africains), dont toute la charge négative s’est transférée sur le terme musulman.
Qui dit musulman dit, consciemment ou pas, immigré, même si l’immigré est de la troisième génération née en France ! – intégration interdite, on est immigré à perpétuité – il dit encore famille nombreuse, chômeur, machiste, polygame, peut-être clandestin, ex ou futur délinquant et surtout, dangereux. […]